Capture d’écran 2010-03-10 à 00.00.52Depuis toujours je suis la mère nourricière de l’humanité.
Couchés sur les champs les paysans autrefois m’aimaient.

J’étais objet de leurs soins attentifs, on me respectait, après quelques années de rapport, on m’accordait un repos, j’étais vivante et bien portante et mes fruits étaient sains, cela faisait des hommes fort heureux, joyeux de vivre, les gens chantaient et remerciaient la terre généreuse et féconde….

Aujourd’hui, on ne me fait plus valoir, on m’exploite.
Je ne suis plus la mère nourricière, mais le terrain de rapport.

Il faut que je rende à tout prix et sans arrêt, pour cela on me dope avec 36 engrais.
On me triture comme une matière inerte, moi qui suis vivante.

Les machines me broient sans cesse, détruisant ce qui est en moi ; produire, produire, qu’importe si je deviens stérile, épuisée. Plus d’amour, plus de soins, plus de fécondité, je produits des bâtards.

On récolte suivant ce que l’on sème dit un vieux proverbe, mes fruits sont déséquilibrés et minent la santé de l’homme; Il y a des malades partout, l’homme est ébranlé, son corps et son esprit sont atteints. La médecine est impuissante.

Mes fils de la terre, il est temps de changer.
Il faut à nouveau honorer la terre et ceux qui la travaillent.

C’est le premier des métiers, le plus important pour le bonheur des hommes.
Le paysan ne doit plus être le miséreux de la nation.

J’ai surtout besoin d’être aimé pour produire et nourrir car sans amour rien de bon et de fécond ne se réalise.

Dîtes aux hommes que je peux encore les guérir, leur redonner force, santé et joie de vivre, mais qu’ils ne tardent pas trop car on meurt vite quand on n’est plus aimé.

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