Au cours des dernières décennies, la prévalence de l’asthme et des manifestations allergiques a connu une augmentation importante, principalement dans les pays industrialisés. Plusieurs hypothèses concernant cet accroissement ont été mises de l’avant au cours des années. L’augmentation observée a notamment été attribuée à une meilleure reconnaissance diagnostique, ou encore à une augmentation de l’exposition aux aéroallergènes présents dans l’air intérieur et extérieur. Ces hypothèses, lorsque considérées individuellement, ont graduellement été remises en question. Par ailleurs, selon une théorie appelée « hypothèse hygiéniste », l’exposition en très bas âge, notamment avant l’âge de un an, aux infections ou aux composantes microbiennes (ex. : endotoxines, fragments de parois cellulaires), pourrait avoir un effet protecteur contre les allergies et l’asthme en favorisant le développement immunitaire optimal de l’enfant.
En lien avec les hypothèses sous-jacentes à l’accroissement des manifestations allergiques, les professionnels de la santé reçoivent de l’information parfois divergente sur la physiopathologie de l’allergie et de l’asthme. Ils doivent alors composer avec des incertitudes dans le cadre de leurs fonctions, notamment lorsqu’ils ont à informer leurs clientèles des mesures à adopter afin d’éviter l’apparition ou l’exacerbation de symptômes liés aux maladies allergiques.
À l’échelle individuelle, il peut s’avérer difficile pour ces professionnels de transposer l’information reçue en conseils pratiques, notamment auprès des parents qui désirent connaître la façon d’éviter le développement de ces maladies chez leurs enfants.
À l’échelle populationnelle, les instances de santé publique ne disposent pas de données suffisantes pour mettre en place des politiques ou des programmes de prévention dans les milieux de garde ou les écoles primaires.
Le présent article se veut une brève mise à jour des connaissances scientifiques sur le rôle des facteurs environnementaux dans l’apparition et la prévention de l’asthme et des allergies chez les enfants en bas âge afin d’en dégager, dans les limites des connaissances actuelles, les implications potentielles à l’égard des mesures de prévention à préconiser.
L’article débute par un survol de la littérature consacrée à l’hypothèse hygiéniste pour ensuite s’attarder aux programmes de prévention de l’asthme et des allergies en lien avec l’environnement.
auteurs de l’article: Jean-Marc Leclerc, Pierre Lajoie et Pierre Chevalier, Direction de la santé environnementale et de la toxicologie, Institut national de santé publique du Québec
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